La France, sous l’impulsion du ministre de l’Économie et de l’Énergie, Bruno Le Maire, a réaffirmé son ambition de développer l’éolien en mer en visant une capacité de 45 GW d’ici 2050. Cette annonce, faite lors d’une visite à Saint-Nazaire le 2 mai, s’inscrit dans une stratégie globale pour renforcer l’indépendance énergétique du pays tout en soutenant l’industrie européenne face à la concurrence internationale.
Actuellement, trois parcs éoliens en mer sont déjà raccordés en France, posant les bases pour atteindre les premiers objectifs de 4 GW d’ici 2030, puis 18 GW en 2035, conformément à la Stratégie française énergie-climat. Pour y parvenir, 15 nouveaux projets sont en cours, tandis qu’un appel d’offres de 10 GW est prévu.
Le gouvernement s’engage ainsi à accélérer le rythme avec une mise en service de 2 GW par an dès 2025.
Le développement de l’éolien en mer ne vise pas seulement à augmenter la capacité de production, mais aussi à protéger l’industrie européenne. Bruno Le Maire souhaite durcir les critères carbone pour les projets post-2030 et renforcer la part des contenus européens dans les projets éoliens, avec un objectif de 50 % de composants européens dans les nouvelles installations.
Cette stratégie est aussi une réponse à la concurrence chinoise, qui pose de sérieux défis aux fabricants européens d’éoliennes.
L’UE a d’ailleurs lancé des enquêtes pour contrer les pratiques commerciales déloyales de Pékin et mettre en place un « paquet éolien » favorisant les critères écologiques et sociaux dans les appels d’offres.
À l’échelle européenne, la France collabore avec huit autres pays pour atteindre 120 GW d’éolien offshore en mer du Nord d’ici 2030, puis 300 GW en 2050. Cependant, avec seulement 15 GW installés à ce jour, les efforts doivent être intensifiés pour atteindre les objectifs fixés pour 2030, où l’éolien en mer est appelé à jouer un rôle crucial dans la transition énergétique européenne.
En parallèle, la France défend à Bruxelles une approche qui inclut le nucléaire dans les objectifs de décarbonation, préférant une vision globale de l’énergie bas carbone à une simple augmentation des énergies renouvelables, un point de divergence notable avec d’autres États membres de l’UE.
Source : Euractiv