Malgré une amélioration de la situation économique, les prix de l’électricité demeurent à des niveaux élevés en France, se situant entre 90 et 200€ le MWh, contre 50 à 70€/MWh avant la crise. Il semble improbable de revenir à ces tarifs prochainement.
La disparition graduelle de la protection tarifaire
Avec une augmentation de 10% des prix réglementés de l’électricité attendue prochainement, le démantèlement progressif de la protection tarifaire devrait continuer jusqu’à la fin 2024. Gabriel Attal, ex-ministre délégué aux Comptes publics, avait averti que cette suppression ne se ferait pas brutalement.
Ce changement s’inscrit dans le cadre de l’assainissement des finances publiques.
Les consommateurs et les petites entreprises seront touchés dès le mois d’août, avec de probables hausses supplémentaires malgré aucune augmentation prévue avant février 2024.
La compensation possible de la protection tarifaire
Le dispositif de protection tarifaire, mis en place à l’automne 2021, a coûté 24 milliards d’euros en 2022 et devrait s’élever à 16 milliards en 2023. Un remboursement via les TRVE avait été envisagé par la Commission de Régulation de l’Energie. Si cette compensation était adoptée, les tarifs de l’électricité pourraient augmenter indépendamment des fluctuations du marché.
L’abolition de l’ARENH
Le dispositif régulant les prix de vente du nucléaire, fixé à 42€/MWh, et favorisant la compétitivité des entreprises françaises, doit être supprimé en décembre 2025. Un nouveau système plus en adéquation avec les investissements d’EDF est recherché par le gouvernement. Les coûts du nucléaire historique s’élèvent à environ 57 et 58€ le MWh, bien au-dessus des 42€ de l’ARENH.
Le financement des réacteurs EPR2
D’après les prévisions, les six réacteurs EPR2 que EDF prévoit de construire devraient coûter 52 milliards d’euros. Pour financer ce projet, le gouvernement envisage de mettre en place un système de “base d’actif régulé”. Par conséquent, les consommateurs ou les contribuables pourraient financer les EPR2 dès 2027.
La modernisation des réseaux de transport
Les coûts associés à l’amélioration des infrastructures pour accueillir les futurs parcs éoliens et solaires pourraient être importants. Les conséquences financières de ces travaux seront portées par tous les Français. Ces prévisions ont été confirmées par Emmanuelle Wargon, présidente de la CRE, lors d’une audition au Sénat.”
Synthèse : Malgré une certaine stabilisation économique, les prix de l’électricité en France demeurent élevés et sont susceptibles de continuer à augmenter. Plusieurs facteurs en sont responsables : la suppression progressive de la protection tarifaire, la possible compensation de cette protection, l’abolition du dispositif régulant les prix du nucléaire (ARENH), le financement des nouveaux réacteurs EPR2, et les coûts liés à la modernisation des réseaux de transport pour accueillir les énergies renouvelables. Toutes ces mesures impactent directement les consommateurs et les petites entreprises, qui devront supporter ces augmentations de tarifs.
Source : Opéra Énergie