EDF, l’électricien national français, traverse une période significative de “reconquête” de sa capacité de production nucléaire après avoir affronté de sérieux défis, notamment des problèmes de corrosion qui ont marqué plusieurs de ses réacteurs. Cédric Lewandowski, directeur exécutif en charge de la production nucléaire chez EDF, a partagé des nouvelles encourageantes lors d’une récente présentation au Sénat.
Maîtrise accrue de la corrosion sous contrainte
Lewandowski a souligné des avancées notables dans la gestion de la corrosion sous contrainte, un problème persistant qui affecte l’industrie. Bien que les problèmes de corrosion continueront d’impacter les performances jusqu’à fin 2025, il est confiant que les efforts intensifiés en matière d’inspections et de réparations portent leurs fruits.
Redressement et perspectives d’avenir
Après une année 2022 difficile où la production nucléaire a atteint son niveau le plus bas depuis 1988, 2023 a marqué un redressement avec une production de 320 TWh.
EDF est optimiste pour les prochaines années, visant une production de 350 TWh d’ici 2025, avec des objectifs maintenus entre 315 et 365 TWh jusqu’en 2026.
“La pente est raide, mais nous progressons solidement malgré la crise exceptionnelle que nous avons traversée,” a indiqué Lewandowski.
Augmentation de la capacité des réacteurs
Parallèlement aux mesures correctives, EDF explore des options pour augmenter la puissance de ses centrales nucléaires. Des ajustements relativement simples sur les réacteurs de 900 MW pourraient générer 5 TWh supplémentaires, tandis que les modifications sur les réacteurs de 1.300 MW, bien plus complexes, pourraient aboutir à un gain de 15 TWh après sept ans d’études.
Investissements et maintenance
Afin de soutenir ces améliorations et la prolongation de la durée de vie de ses installations, EDF envisage un budget annuel de maintenance d’environ 5 milliards d’euros jusqu’en 2028. Ce budget est jugé réaliste et nécessaire pour assurer la stabilité et l’expansion de la production nucléaire française.
Cette phase de reconquête s’annonce donc comme une période charnière pour EDF, qui se doit de naviguer entre les défis techniques immédiats et les ambitions à long terme pour renforcer son rôle clé dans la transition énergétique en France.
Source : Opéra Energie