Selon RTE, le gestionnaire du réseau électrique français, la situation électrique s’est nettement améliorée en 2023. On prévoit un approvisionnement électrique stable pour l’été et l’automne grâce à une meilleure disponibilité des centrales nucléaires, des barrages hydroélectriques et des réserves de gaz.
Contrairement à l’année précédente où des coupures de courant ciblées étaient envisagées pour éviter une rupture générale de l’approvisionnement, la situation s’améliore nettement en 2023 et se rapproche progressivement de la normale, selon RTE.
RTE ne constate aucune inquiétude particulière en matière de sécurité d’approvisionnement pour l’été en cours et ne prévoit aucun risque spécifique pour l’automne, contrairement à l’année précédente.
La situation pour l’hiver à venir, en termes de chauffage, s’annonce également beaucoup plus favorable que celle de l’année précédente, bien que l’analyse du risque hivernal soit encore à affiner à l’automne en fonction des opérations de maintenance des réacteurs nucléaires.
Plusieurs indicateurs ont connu une amélioration ces derniers mois, notamment le parc nucléaire, principale source d’électricité du pays. De nombreux réacteurs ont repris leur activité depuis le premier semestre, après des arrêts pour réparations ou contrôles dus à des problèmes de corrosion sur certaines tuyauteries.
Le groupe EDF prévoit une production électrique de 300 à 330 térawattheures en 2023, une augmentation par rapport à l’année précédente, mais encore en deçà de la moyenne des deux dernières décennies en raison des opérations de maintenance.
Les stocks d’énergie hydraulique et de gaz ont également augmenté, dépassant même les moyennes des années précédentes. Cela est important dans le contexte actuel où l’Europe cherche à réduire sa dépendance aux livraisons de gaz russe.
De plus, le raccordement de nouvelles capacités d’énergie renouvelable contribue à l’équilibre du réseau. Deux parcs éoliens en mer devraient démarrer en 2023, ce qui permettra d’augmenter davantage l’offre d’électricité.
En ce qui concerne la demande, on observe une baisse sans précédent de la consommation électrique depuis l’été 2022, tant chez les industriels que dans les foyers et le secteur tertiaire. Cette réduction de la demande soulage la pression sur le réseau électrique. Au cours de l’hiver 2022-2023, la consommation a diminué en moyenne de 9 % par rapport à la période 2014-2019. Cette tendance s’est poursuivie au printemps avec une baisse de 7 % à 8 %.
Malgré ces améliorations, les marchés restent méfiants à long terme. Les prix de l’électricité pour le premier trimestre 2024 sont plus élevés en France que chez les voisins, ce qui semble refléter une prime de risque spécifique à la France. Cependant, selon M. Veyrenc de RTE, ces inquiétudes sur la sécurité d’approvisionnement semblent disproportionnées par rapport au risque réel.
Il est important de noter qu’en mars, EDF a annoncé la découverte de nouvelles fissures sur des réacteurs nucléaires à Penly et à Cattenom, ce qui a entraîné une hausse des prix à terme de l’électricité. Cependant, malgré ces incidents, l’exploitant du parc nucléaire n’a pas revu à la baisse ses attentes de production annuelle.
Dans l’ensemble, la situation électrique en France s’améliore considérablement en 2023. Grâce à une meilleure disponibilité des centrales nucléaires, des barrages hydroélectriques et des réserves de gaz, on prévoit un été et un automne sereins en termes d’approvisionnement électrique. L’augmentation des capacités d’énergie renouvelable contribue à l’équilibre du réseau. Bien que des préoccupations persistantes subsistent sur le long terme, les améliorations récentes offrent des perspectives positives pour l’approvisionnement électrique en France.
Source : Le Monde
