Jean-Dominique Senard, Président de Renault, a mis en lumière la position délicate de l’Europe face à la montée en puissance des véhicules électriques chinois, en raison de l’interdiction de la production de moteurs à essence et diesel d’ici 2035. Cette transition accélérée expose l’Europe à une invasion de véhicules subventionnés chinois.
Un point crucial concerne l’approvisionnement en métaux stratégiques essentiels à la fabrication de batteries.
La Chine a déjà une longueur d’avance, contrôlant une grande partie de la production mondiale et du raffinage de métaux tels que le lithium, le cobalt et le graphite. Actuellement, la Chine détient 56% du marché mondial des batteries.
L’UE a certes réagi en instaurant des règles de recyclage des batteries et en établissant des partenariats pour l’approvisionnement en métaux avec des pays comme la Norvège. Cependant, ces mesures pourraient prendre du temps pour produire des effets tangibles.
De plus, le PDG de Renault a également souligné l’inégalité des droits de douane, avec des tarifs bien plus élevés pour l’Europe à l’exportation en Chine comparativement à ceux imposés aux véhicules chinois en Europe. Le combat pour l’accès aux métaux stratégiques sera le défi majeur des prochaines années.
L’annonce récente par la Chine de restrictions à l’exportation pour certains métaux, essentiels à l’électronique, renforce cette préoccupation. Senard voit cela comme une indication potentielle de ce qui pourrait se produire pour les métaux liés aux véhicules électriques.
L’Europe, malgré ses vulnérabilités, reste déterminée. Elle a pour ambition de devenir le premier producteur mondial de véhicules électriques d’ici 2030, avec une cible de production de 13,24 millions de véhicules.
Source : Euractiv