Les entreprises françaises sont confrontées à une période d’incertitude significative liée à l’expiration prévue de l’ARENH (Accès Régulé à l’Électricité Nucléaire Historique) en 2025, et à l’absence de clarté sur les modalités de son successeur. Cet état de fait a été souligné par la sénatrice de Savoie, Martine Berthet, lors d’une récente interpellation de Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique.
La sénatrice a exprimé l’urgence pour les industriels français de bénéficier de contrats d’électricité compétitifs à l’échelle mondiale avant l’été, sous peine de voir le projet de loi de finances 2025 arriver trop tard.
Des entreprises en quête de sécurité
Face à cette incertitude réglementaire, beaucoup d’entreprises ne se contentent pas d’attendre. Elles prennent des mesures proactives en couvrant leurs besoins en électricité jusqu’à la fin de 2026 et au-delà, surtout maintenant que les prix ont commencé à baisser. Selon un sondage mené par le CLEEE (Comité de Liaison des Entreprises Européennes d’Électricité), environ un quart de ses membres ont déjà sécurisé des contrats pour après 2025, et 30 % sont en cours de négociation. Cela signifie que 55 à 65 % des entreprises affiliées au CLEEE sont sur le point de signer ou ont déjà signé de nouveaux contrats.
Une situation de marché encore volatile
Malgré une apparente stabilisation après la crise énergétique qui a vu les prix du gaz et de l’électricité atteindre des sommets, la volatilité des marchés de l’énergie demeure une préoccupation majeure. Les prix, bien que revenus à des niveaux plus bas similaires à ceux de 2021, pourraient remonter en raison de facteurs tels que des tensions géopolitiques, des problèmes de production nucléaire, ou d’autres imprévus techniques.
Frank Roubanovitch, président du CLEEE, souligne l’importance pour les acheteurs de ne pas rater une opportunité de marché favorable. Cela reflète une stratégie de gestion des risques adoptée par de nombreuses entreprises, cherchant à se prémunir contre les fluctuations futures tout en anticipant les changements réglementaires à venir.
En conclusion, l’approche de la fin de l’ARENH et l’absence d’un dispositif clair pour sa succession placent les entreprises françaises dans une situation délicate. Néanmoins, l’initiative de ces dernières à sécuriser leur approvisionnement énergétique démontre une résilience et une anticipation stratégique face à un environnement de marché incertain et potentiellement instable.
Source : Opéra Energie