Peu de visibilité, une efficacité douteuse et un plan d’accompagnement des entreprises complexe à déchiffrer. Après les artisans et les commerçants, c’est au tour de la filière agroalimentaire d’alerter le gouvernement sur les mesures prises pour limiter l’impact des hausses des prix de l’énergie.
Dans une tribune commune, les acteurs de la filière agro-alimentaire interpellent le gouvernement sur la « faiblesse du système d’aide prévu » en France tandis qu’au niveau Européen, les discussions restent stériles et n’aboutissent pas à une solution concrète.
Les principales interprofessions françaises de l’agroalimentaire ont déclaré : « nos entreprises ne pourraient survivre à des prix de l’énergie significativement supérieurs à ceux de nos homologues européens ».
« Quand l’Allemagne annonce un plafonnement du prix de l’électricité à 130 €/MWh, que la Pologne évoque 180 €/MWh et que l’Espagne et le Portugal, de leurs côtés, ont d’ores et déjà acté 200 €/MWh, beaucoup de nos entreprises achètent à des prix supérieurs à 500€/MWh sur le marché français ».
Le conseil du commerce dénonce un manque de visibilité qui n’est pas tenable, d’autant que les mesures annoncés « ne sont pas à la hauteur de la gravité de la situation dans laquelle sont plongées nos entreprises » et ajoutant que « Pour toutes les entreprises, quelle que soit leur taille, et leur secteur, la multiplication par 2, 3 voire par 10 de leur facture énergétique pour 2023 est un mur infranchissable, mettant en péril leur équilibre économique et bien souvent leur existence même. »
Du côté des artisans, les inquiétudes sont également présentes : « Si nous accueillons positivement les annonces faites par le gouvernement visant à compter du 1er janvier 2023) à limiter l’impact de la hausse des tarifs de l’énergie, nous déplorons une entrée en vigueur trop tardive et une trop grande complexité de ces mesures », souligne le président des chambres de métiers et de l’artisanat (CMA).
« Si des avancées ont d’ores et déjà été instaurées pour le bouclier tarifaire, il doit en être de même pour l’amortisseur d’électricité. En effet, les artisans ont besoin d’être rassurés sur leur avenir. Ils sont besoin de visibilité » souhaite-t-il.
« Nous savons la résilience des artisans mais craignons qu’ils finissent par arriver au bout de leur capacité. »
Le président des chambres de métiers et de l’artisanat (CMA).
Source : media.opera-energie.com