Jusqu’à présent, 12 pays de l’UE ont été confrontés à des interruptions de leurs livraisons de gaz russe et les niveaux d’approvisionnement sont deux fois moins élevés que l’année dernière, selon la Commission européenne, qui a dénoncé le « chantage » du Kremlin à la sécurité énergétique.
On craint désormais que les coupures ne se poursuivent, au point que l’UE perde la totalité de son approvisionnement en gaz russe d’ici la fin de l’année.
« Depuis le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, nous savons qu’une perturbation très grave est possible et elle semble désormais probable », a déclaré Kadri Simson, commissaire chargé de l’Énergie. « La situation se détériore. Si l’approvisionnement en gaz des États membres est actuellement garanti, les risques liés à la sécurité d’approvisionnement sont plus grands que jamais », a-t-elle averti.
Les niveaux de remplissage des pays de L’UE sont supérieurs de 56 % à la moyenne historique, selon la Commission européenne. Une bonne progression malgré la réduction des flux de gaz.
Pendant ce temps, la présidence française de l’UE, qui a fait adopter la proposition à la hâte, a célébré l’approbation du règlement par le Conseil des ministres. Dans le contexte international actuel, il « permet de renforcer la résilience énergétique de l’Europe et la solidarité réelle entre les États membres », a déclaré la France.
« L’UE dispose désormais d’un outil qui oblige tous les États membres à disposer d’un stockage de gaz suffisant pour couvrir la période hivernale et qui facilite le partage entre les pays », a déclaré la ministre française de la Transition énergétique.
Malgré cette initiative, d’autres comme le ministre luxembourgeois de l’Énergie, Claude Turmes ont fait remarquer que les règles auraient dû être mises en place plus tôt. Celui-ci a déclaré qu’il avait commencé à se battre pour une telle loi lorsque Gazprom, qui contrôle un peu moins de la moitié du stockage en Europe, n’a pas rempli ses stocks aux Pays-Bas, en Allemagne et en Autriche à l’automne dernier. Selon ses propos, il a fallu la guerre en Ukraine pour faire bouger la Commission.
L’UE espère notamment résoudre son problème d’approvisionnement en gaz par la diversification. L’UE et les États-Unis ont également publié une déclaration commune sur leur collaboration en matière de sécurité énergétique de l’Europe, à la fois en augmentant les technologies renouvelables, comme les pompes à chaleur, et en aidant l’Europe à diversifier son approvisionnement en gaz fossile.
L’Europe fait également preuve de solidarité. Lors de la réunion des ministres de l’Énergie, la ministre autrichienne du Climat, Leonore Gewessler, s’est fait l’écho d’un appel lancé par les dirigeants européens la semaine dernière pour « prendre toutes les mesures appropriées afin de garantir une coordination énergétique plus étroite entre les États membres ».
Outre le plan de réduction de la demande et une plus grande solidarité entre les pays de l’UE, il s’agit de renforcer la surveillance et la coordination.
L’UE a proposé un guide sur les économies d’énergie dans le cadre de son plan d’élimination progressive des combustibles fossiles russes et Mme Simson a demandé lundi aux ministres d’accélérer ces mesures. La commission européenne apportera son soutien par le biais de campagnes d’informations, d’outils informatiques et d’une coopération avec divers groupes liés à la thématique énergie.
À très vite,
Source : Euractiv
