Dans une tentative d’assurer une alimentation énergétique stable pendant la période hivernale, la France a décidé de maintenir en activité ses deux dernières centrales à charbon jusqu’à la fin de l’année 2024, une mesure prise par les ministres Elisabeth Borne et Agnès Pannier-Runacher.
Ce choix fait suite à une série d’événements récents où la France a dû reprendre l’exploitation de la centrale de Saint-Avold, initialement fermée en mars 2022, pour compenser le déficit énergétique occasionné par la diminution des approvisionnements en gaz russe et la baisse de la production nucléaire française.
Ce revirement stratégique, qui voit la réouverture des centrales de Cordemais en Loire-Atlantique et Saint-Avold dans le Grand-Est, a pour but de prévenir une éventuelle pénurie énergétique durant l’hiver.
Bien que ces deux centrales ne contribuent que de manière marginale à l’approvisionnement énergétique du pays, représentant seulement 0,6 % de la consommation nationale d’électricité, leur réactivation pourrait néanmoins contribuer à augmenter significativement les émissions de gaz à effet de serre du secteur énergétique français.
La France poursuit néanmoins son engagement de transition vers des sources d’énergie plus propres, avec la fermeture définitive de la centrale du Havre en 2021 et la conversion de celle de Gardanne en une centrale biomasse en 2022. Cette stratégie s’inscrit dans le cadre des objectifs énoncés par le président Macron en 2017, visant à fermer toutes les centrales à charbon françaises d’ici 2022 – une promesse qui connaît des retards en raison des défis posés par la sécurisation de l’approvisionnement énergétique du pays.
Parallèlement, la ministre Pannier-Runacher a réaffirmé l’engagement de la France à abandonner complètement le charbon d’ici 2030, une transition qui semble être plus rapide que celle de l’Allemagne, où le charbon continue de jouer un rôle significatif dans la production d’énergie, surtout après la décision récente de Berlin d’arrêter la production nucléaire.
Pendant ce temps, la crise énergétique affecte également d’autres pays européens, notamment la Pologne, qui dépend du charbon pour environ 70 % de sa production d’énergie. Dans ce contexte, la France appelle à une approche qui tient compte des réalités énergétiques variées des différents États membres de l’UE.
Ce développement récent a suscité des critiques de la part de groupes environnementaux comme Greenpeace, qui mettent en garde contre les implications climatiques potentiellement négatives de telles décisions.”
Synthèse : Dans un contexte de tensions énergétiques accrues, la France a reporté la fermeture de ses deux dernières centrales à charbon jusqu’à fin 2024, en dépit de l’engagement initial de les fermer d’ici 2022. Cette décision a été prise pour garantir un approvisionnement énergétique stable durant l’hiver, en réponse à la baisse des approvisionnements en gaz russe et de la production nucléaire française. Alors que ces centrales ne représentent qu’une petite fraction de la consommation d’électricité nationale, leur réactivation pourrait augmenter significativement les émissions de gaz à effet de serre du secteur.
Néanmoins, le gouvernement français réaffirme son intention d’abandonner totalement le charbon d’ici 2030, une transition énergétique qui semble plus rapide que celle envisagée par l’Allemagne. Cette situation a suscité des critiques de la part d’organisations environnementales, qui soulignent les implications climatiques négatives de ces choix.
Source : Euractiv