Recyclage des batteries : une start-up française en première ligne

Recyclage des batteries : une start-up française en première ligne

La start-up lyonnaise Mecaware se lance un défi de taille : recycler les batteries de voitures électriques pour récupérer des métaux rares, tout en réduisant la dépendance européenne vis-à-vis de la Chine. Soutenue par l’Union européenne, Mecaware prévoit la construction de deux usines dans le Nord et le Pas-de-Calais d’ici 2028.

Un enjeu stratégique pour l’Europe
Actuellement, l’Europe dépend à 98 % des pays tiers pour les matières premières nécessaires à la fabrication des batteries, notamment des métaux comme le lithium, le cobalt ou le nickel, principalement importés de Chine. Pour pallier cette dépendance, Mecaware a développé un procédé innovant qui permet de récupérer ces métaux à partir de batteries en fin de vie.

Ce procédé, conçu en partenariat avec le CNRS, vise à ramener chaque métal à son état d’origine, ce qui est essentiel pour créer un cycle de production circulaire et durable.

Un soutien européen décisif
En décembre, Mecaware a reçu une subvention de 6 millions d’euros via le « Fonds européen de transition juste ». Ce soutien fait partie d’une initiative plus large de 17,5 milliards d’euros visant à aider les régions industrielles à réduire leurs émissions de CO2 tout en restant compétitives. Grâce à ce financement, la start-up pourra poursuivre ses recherches et accélérer le passage à l’échelle industrielle de ses innovations.


Des ambitions industrielles concrètes
Mecaware prévoit de lancer d’ici 2025 une première unité de recyclage capable de traiter entre 50 et 70 tonnes de batteries par an, sur le site de l’ancienne usine Bridgestone à Béthune. À terme, une ligne de production industrielle devrait voir le jour en 2028, avec une capacité de 7 500 tonnes par an et la création de 100 emplois.

En parallèle, une seconde ligne de recyclage pourrait être installée près de l’usine de batteries de Verkor à Dunkerque, afin de traiter les chutes de production.

Vers une autonomie européenne accrue
Le projet de Mecaware s’inscrit dans une démarche plus large de réindustrialisation de l’Europe, qui vise à réduire la dépendance aux importations et à créer un écosystème local solide. Avec l’entrée en vigueur du « Règlement européen sur les métaux critiques » (CRMA) en mai dernier, l’Europe se fixe des objectifs ambitieux : 25 % des métaux critiques devront provenir de matières recyclées en Europe d’ici 2030. Mecaware pourrait jouer un rôle clé dans l’atteinte de ces objectifs en développant des solutions de recyclage performantes et en les déployant là où les besoins sont les plus grands.

Source : Euractiv

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