Depuis le 1er août 2022, la consommation française de gaz au 11 décembre 2022 a baissé de 12,4 %, par rapport à la même période en 2018.
Une météo clémente, mais pas que.
La météo a certes participé à la baisse des consommations, octobre ayant été le mois le plus chaud jamais enregistré par Météo France. Cependant un climat plus chaud (favorable à la baisse de la consommation) représente tout juste un peu moins de 2 % de baisse des consommations brutes. Le principal facteur de baisse étant à chercher du côté des consommateurs résidentiels, tertiaires comme industriels.
Une sobriété choisie ou subie ?
Pour GRTgaz, la sobriété dont font part les Français résulte à la fois d’un choix et de l’impact des tarifs à la consommation, notamment des professionnels. Les consommateurs résidentiels ont volontairement réduit les dépenses énergétiques non-essentiels dans une phase de « prise de conscience collective ».
GRTgaz est une société française créée le 1ᵉʳ janvier 2005. L'entreprise est un des deux gestionnaires de réseau de transport de gaz naturel ou assimilé en France. GRTgaz reprend les activités préalablement assurées par le service transport de Gaz de France. GRTgaz est une filiale du groupe industriel ENGIE pour 60% environ (75 % précédemment) et d'un consortium public, nommé Société d'infrastructures gazières (SIG), pour 40 % environ.
Néanmoins, on ne peut minorer l’impact de ce phénomène sur notre industrie, avec des tarifs aussi élevés de l’énergie, de nombreuses entreprises ont fait le choix de moins consommer, donc moins produire. Certaines d’entre-elles ont même été amenées à arrêter temporairement leurs unités de production. Pour être plus précis, la consommation de gaz des industriels est en baisse de 22,1% depuis le 1er août 2022.
A partir du mois de septembre, en revanche, la tendance est orientée à la baisse ; un effet qui « se confirme et s’accentue depuis le mois d’octobre ».
Les secteurs les plus concernés sont la chimie (-25%), le raffinage/pétrochimie (-33%), l’agroalimentaire (-17%) et la métallurgie (-27%).
GRTgaz pointe en revanche la forte utilisation du gaz dans la production d’électricité, en raison de la faible disponibilité du parc nucléaire Français.
On n’aura jamais autant consommé de gaz pour faire de l’électricité cette année en France.
Thierry Trouvé, directeur général de GRTGaz.
La semaine du 11 décembre, la consommation affiche une diminution de près de 10 % par rapport à la moyenne des années 2014 à 2019. Sur les quatre dernières semaines, cette baisse structurelle représente 9 % environ par rapport aux niveaux d’avant-crise sanitaire. Dans ce contexte, le signal ÉcoWatt, qui permet d’alerter les consommateurs de tensions, voire de possibles coupures maîtrisées sur le réseau, est pour l’instant resté au vert.
Winter is coming
Malgré tout, dans son analyse sur le passage de l’hiver pour le système électrique, mise à jour en novembre dernier, RTE prévoit « un risque de recours au dispositif ÉcoWatt (et en particulier au signal d’alerte rouge), (…) élevé sur le mois de janvier », qui « dépendra des conditions climatiques et de la possible venue d’une vague de froid même modérée ».
Du côté de la production, les marges de manœuvre seront, en effet, limitées au cœur de l’hiver – retards de remise en service des réacteurs nucléaires à l’arrêt, moindre disponibilité du gaz en Europe. La bonne nouvelle du moment, trois réacteurs supplémentaires sont opérationnels dans le parc nucléaire Français depuis le 9 décembre dernier, une actualité qui fait du bien dans une période ou le froid est de retour sur l’hexagone.
Source : media.opera-energie et Euractiv