L’Union européenne envisage d’interdire le transport de gaz naturel liquéfié (GNL) russe via ses ports vers des pays tiers, dans le cadre de nouvelles sanctions visant à réduire les revenus de la Russie. Cette initiative fait partie d’une proposition de la Commission européenne, dévoilée le 8 mai, qui cherche à renforcer les sanctions déjà en place contre Moscou en réponse à la guerre en Ukraine.
Interdiction du transbordement en Europe
La mesure proposée interdirait les opérations de transbordement de GNL russe—le transfert de cargaisons de navire à navire—dans les ports de l’UE, empêchant ainsi l’acheminement du gaz vers des pays tiers comme la Chine ou la Turquie.
Les services d’assistance technique, tels que le changement d’équipage ou le remorquage, seraient également interdits pour les navires transportant du GNL russe.
Cette interdiction toucherait particulièrement des ports stratégiques comme Zeebrugge en Belgique et Montoir-de-Bretagne en France, qui jouent un rôle clé dans le transit du GNL en provenance de la péninsule russe de Yamal. Ces hubs sont essentiels pour la Russie, car ils offrent des routes de transport plus courtes pour ses méthaniers.
Maintien des importations de GNL russe en Europe
Cependant, l’UE n’a pas l’intention de restreindre ses propres importations de GNL en provenance de Russie, malgré une augmentation notable de ces importations l’année dernière, générant 8,2 milliards d’euros pour Moscou en 2023. Cette position pourrait provoquer des discussions houleuses entre les États membres, notamment avec la Hongrie, qui a déjà exprimé des réserves sur la nouvelle proposition.
L’UE continue ainsi de naviguer entre la volonté de sanctionner la Russie et la nécessité de sécuriser son approvisionnement en énergie, un équilibre délicat dans un contexte de crise énergétique mondiale.
Source : Opéra Energie