La Commission de régulation de l’énergie (CRE) a rendu sa décision sur l’évolution des tarifs réglementés de vente d’électricité (TRVE) à compter du 1er février 2022. Cette décision entraînera une hausse sans précédent des tarifs réglementés de l’électricité.
Les TRVE pour les particuliers augmenteront de 57,22 €/MWh HT, soit 44,5 %, tandis que les TRVE pour les professionnels augmenteront de 59,22 €/MWh HT, soit 44,7 %.
Cette augmentation exceptionnelle s’explique par la conjonction de plusieurs facteurs, notamment la forte hausse des prix du gaz en Europe, l’augmentation des prix du CO2 en Europe et la moindre disponibilité du parc nucléaire français cet hiver.
Pour limiter l’impact de cette crise des prix sur la facture d’électricité des consommateurs, Bercy a prévu deux mesures. Tout d’abord, le niveau de la CSPE sera réduit dès lors que les TRVE augmenteront de 4 % par rapport à leur niveau du 1er août 2021. Ensuite, il sera possible de s’opposer à la proposition tarifaire de la CRE si elle conduit à une hausse supérieure à 4 % TTC après la baisse de la CSPE et de fixer, par arrêté, un niveau des TRVE inférieur.
Selon la CRE, une augmentation de 4 % TTC en moyenne du TRVE représentera une hausse d’environ 38 €/an sur la facture d’un client résidentiel et d’environ 60 €/an pour un client professionnel.
Les tarifs dits « bleus » s’adressent aux consommateurs résidentiels ainsi qu’à certains professionnels dont la puissance souscrite est inférieure ou égale à 36 kVA. Au 30 septembre 2021, les TRVE représentent, en métropole, 21,9 millions de sites résidentiels (soit 65,0 % des sites) pour une consommation annualisée de 107,1 TWh/an et 1,5 million de sites « petits professionnels » (soit 29,9 % des sites), pour une consommation annualisée de 11,8 TWh/an.
La CRE prévoit un rattrapage tarifaire en 2023 pour combler l'écart entre les coûts sous-jacents et le niveau des TRVE fixé en 2022. Cependant, la distribution de 20 TWh d'ARENH supplémentaires pourra réduire l'ampleur du rattrapage à réaliser sur les TRVE en 2023.
Cette décision du gouvernement d’attribuer un surplus d’ARENH a été vécue comme un choc par EDF, qui prévoit de présenter des mesures pour renforcer son bilan et « protéger ses intérêts ».
En réponse, les quatre principaux syndicats du secteur énergétique ont appelé à la grève des salariés d'EDF pour protester contre cette décision scandaleuse d'augmenter le plafond de l'ARENH (Accès Régulé à l’Électricité Nucléaire Historique), qui vient spolier le rôle d’EDF, voire organiser la destruction d’EDF.
Toutefois, le gouvernement a répliqué en rappelant que la hausse des prix de l’énergie était de l’argent provenant des centrales nucléaires amorties payées par les usagers, et que les entreprises ne vendaient pas à perte. La CRE a précisé que les entreprises auraient juste moins à gagner.
Source : media.opera-energie.com