La découverte d’un vaste gisement souterrain de phosphate en Norvège est saluée par l’Union européenne (UE). Ce gisement de phosphorite de haute qualité est considéré comme le plus important au monde et pourrait répondre à la demande mondiale en engrais, panneaux solaires et batteries de voitures électriques pendant les 100 prochaines années, selon l’entreprise minière responsable de cette ressource.
La phosphorite est un élément essentiel dans la production de phosphore utilisé dans l’industrie des engrais.
Cette découverte est en ligne avec la proposition de réglementation de l’UE sur les matières premières critiques, qui vise à assurer un approvisionnement stable de ces ressources.
Le gisement norvégien est estimé à au moins 70 milliards de tonnes, ce qui est légèrement inférieur aux réserves mondiales prouvées de 71 milliards de tonnes évaluées par l’Institut d’études géologiques des États-Unis en 2021. Les plus grands gisements de phosphorite se trouvent actuellement au Sahara occidental, au Maroc, suivi de la Chine, de l’Égypte et de l’Algérie.
La Commission européenne s’est félicitée de cette découverte, soulignant son importance pour atteindre les objectifs de réglementation sur les matières premières critiques.
Le phosphore est également utilisé dans d’autres secteurs tels que la fabrication de panneaux solaires, de batteries pour voitures électriques, de semi-conducteurs et de puces électroniques, bien que les quantités requises dans ces domaines soient actuellement faibles.
La disponibilité future du phosphore pourrait devenir un enjeu géopolitique et économique, car les principaux pays producteurs pourraient chercher à protéger leur approvisionnement en restreignant les exportations. Les réserves connues de phosphorite de haute qualité s’épuisent progressivement et sont principalement détenues par des fournisseurs non européens. Cela a conduit à une augmentation des prix en raison de l’offre limitée et de la forte demande.
La Norvège, qui dispose de normes environnementales plus strictes, se positionne comme un acteur potentiel pour extraire et raffiner ces minéraux de manière plus durable.
La société minière norvégienne affirme pouvoir respecter ces normes environnementales élevées en utilisant des technologies de piégeage et de stockage du dioxyde de carbone.
La découverte de ce gisement en Norvège remonte à 2018, mais l’évaluation complète de la quantité de phosphate disponible est encore en cours. Outre le phosphate, le gisement norvégien contient également du vanadium et du titane, qui sont également considérés comme des matières premières critiques par l’UE. La société minière norvégienne cherche maintenant à passer à l’étape de la production minière, et bien que le gouvernement norvégien soutienne le projet, l’obtention des licences d’exploitation minière reste une étape cruciale.
La proposition de réglementation européenne sur les matières premières critiques, actuellement en examen par le Parlement européen et les États membres de l’UE, vise à renforcer la sécurité de l’approvisionnement en ces minéraux. Elle propose des mesures telles qu’une surveillance rigoureuse des risques d’approvisionnement, l’accès au financement et, pour les projets situés dans l’UE, l’accès à un guichet unique pour l’obtention des autorisations.
L’UE reconnaît l’importance stratégique du phosphore pour la composition chimique des batteries et la numérisation. Cependant, elle estime que les réserves de phosphorite sont abondantes et ne nécessitent donc pas d’être classées comme des ressources stratégiques.
Norge Mining, l’entreprise minière norvégienne, bénéficie déjà de l’intérêt de sociétés européennes, américaines et japonaises pour ces ressources. Cependant, l’obtention des autorisations d’exploitation minière est cruciale, car elle permettrait de mobiliser facilement des capitaux pour le projet.
En bref, la découverte d’un énorme gisement de phosphate en Norvège est saluée par l’UE, car elle pourrait contribuer à répondre à la demande mondiale en engrais, panneaux solaires et batteries de voitures électriques. Cependant, malgré la reconnaissance de l’importance stratégique de ces ressources, l’UE n’a pas encore classé le phosphore comme une ressource stratégique, ce qui souligne la nécessité d’une meilleure compréhension de son importance par les décideurs de l’UE.
Source : Euractiv