Les eurodéputés ont récemment adopté une nouvelle directive visant à augmenter l’efficacité énergétique au sein de l’Union européenne. Cette décision, prise dans le cadre du paquet climat de 2021, rend obligatoire un objectif d’économies d’énergie de 11,7 % d’ici 2030.
Cette mesure vise à contribuer à la réalisation des objectifs climatiques et à renforcer l'indépendance énergétique de l'UE, en particulier dans le contexte de la crise énergétique résultant de l'invasion de l'Ukraine par la Russie.
La directive révisée sur l’efficacité énergétique prévoit que les États membres devront réduire leur consommation totale d’énergie d’environ 1,5 % par an pour atteindre l’objectif fixé. Cela implique des efforts importants en matière d’économies d’énergie, considérées comme une étape clé pour sauver la planète. La Commission européenne sera chargée de veiller à l’application de cette mesure et d’exercer un contrôle sur les États membres.
En plus de l’objectif principal d’économies d’énergie, la directive prévoit également la création d’une définition officielle de la pauvreté énergétique. Cette disposition vise à garantir que la transition vers une énergie propre soit accessible à tous, y compris aux consommateurs les plus vulnérables. Jusqu’à présent, l’absence d’un cadre de lutte contre la pauvreté énergétique à l’échelle de l’UE rendait difficile l’aide aux personnes qui n’ont pas les moyens de chauffer suffisamment leur logement.
Les négociations entre le Parlement européen et les États membres ont été longues et complexes, aboutissant finalement à un accord après un marathon de 16 heures. Le résultat, un objectif de 11,7 % d’économies d’énergie, est plus proche de la volonté des gouvernements nationaux, qui soutenaient un objectif de 9 %, que de celle du Parlement européen, qui souhaitait un objectif ambitieux de 14,5 %.
Ce compromis a été obtenu en échange d’un contrôle supplémentaire de la part de la Commission européenne sur la mise en œuvre de l’objectif par les États membres. Toutefois, certains activistes et experts estiment que cette directive est décevante et ne reflète pas la gravité de la crise des combustibles fossiles que nous vivons actuellement. Ils expriment leur préoccupation quant au risque que les pays ne mettent pas en œuvre l’objectif sur le terrain, transformant ainsi la directive en un “tigre de papier” – menaçant en apparence, mais pas dans les faits.
Malgré ces critiques, la directive révisée sur l’efficacité énergétique représente un pas en avant dans la lutte contre le changement climatique et l’indépendance énergétique de l’UE. Les efforts en matière d’économies d’énergie, combinés à d’autres mesures telles que la rénovation des bâtiments publics et le soutien aux entreprises fournissant des composants importants pour l’efficacité énergétique, sont essentiels pour réduire les émissions de CO2 et les factures d’énergie. Le défi réside maintenant dans la mise en œuvre effective de ces objectifs et dans l’implication des acteurs publics et privés pour garantir le succès de cette directive.
Outre l’objectif d’économies d’énergie, la directive encourage également la rénovation des bâtiments publics pour améliorer leur efficacité énergétique. Si les gouvernements nationaux choisissent de ne pas rénover les bureaux gouvernementaux et les musées, ils peuvent opter pour une approche alternative, à condition que celle-ci conduise aux mêmes économies d’énergie.
Les entreprises européennes, comme le fournisseur danois de composants pour l’efficacité énergétique Danfoss, devraient également bénéficier de cette directive, qui stimulera la demande pour les technologies et solutions écoénergétiques. Cela pourrait également favoriser l’innovation dans ce secteur, renforçant ainsi la compétitivité des entreprises européennes sur le marché mondial.
La mise en œuvre de la directive révisée sur l’efficacité énergétique exigera des efforts concertés de la part des États membres, des institutions européennes, des entreprises et des citoyens.
La sensibilisation du public aux enjeux de l’efficacité énergétique et l’adoption de comportements éco-responsables seront également cruciales pour atteindre les objectifs fixés.
En somme, la directive sur l’efficacité énergétique adoptée par les eurodéputés représente un pas important vers la réalisation des objectifs climatiques et l’indépendance énergétique de l’Union européenne. Bien que certains estiment que l’objectif de 11,7 % d’économies d’énergie soit insuffisant, il s’agit néanmoins d’un progrès significatif par rapport à la situation actuelle. Il incombe désormais aux États membres et à la Commission européenne de veiller à la mise en œuvre effective de cette directive et d’œuvrer ensemble pour assurer un avenir énergétique durable et propre pour l’Europe.
Source : Euractiv