Vendredi dernier, les États membres de l’UE ont adopté une directive européenne sur les bâtiments, marquant une étape clé pour l’avenir de l’efficacité énergétique en Europe. Cette directive fait partie du plan “Fit for 55” de l’UE, visant à réduire drastiquement les émissions de CO2 du secteur du bâtiment, qui représentent environ un tiers des émissions totales de l’UE.
Un Accord Attendu, Mais Difficilement Obtenu
Proposée fin 2021 par la Commission européenne, la révision de la directive sur la performance énergétique des bâtiments (DPEB) a pour but de stimuler la rénovation des bâtiments, un enjeu crucial pour atteindre les objectifs climatiques de l’Union. Après des discussions intenses entre le Parlement européen, le Conseil de l’UE et la Commission, un accord provisoire a été trouvé en décembre 2023, suivi de son adoption par les eurodéputés en mars 2024.
Cependant, l’approbation finale des États membres n’a pas été facile. Malgré des négociations longues et parfois incertaines, la directive a finalement été validée par une courte majorité, malgré l’opposition de l’Italie et de la Hongrie, et l’abstention de plusieurs autres pays comme la Pologne et la Suède.
Des Objectifs Ambitieux pour 2050
Cette directive vise à transformer le parc immobilier européen pour atteindre une consommation énergétique nette zéro d’ici 2050. Elle impose aux États membres de présenter, d’ici 2026, des plans pour réduire de 20 à 22 % la consommation d’énergie des bâtiments résidentiels d’ici 2035. Pour les bâtiments publics et de bureaux, les exigences sont encore plus strictes, avec une obligation de rénovation pour les 16 % les moins performants d’ici 2030.
Dès 2030, tous les nouveaux bâtiments devront être zéro émission, utilisant des sources d’énergie propres. De plus, l’installation de panneaux solaires sur les toits sera obligatoire à partir de 2025, si cela est économiquement viable.
Réactions Partagées
Si cette directive est saluée par les industriels de l’efficacité énergétique, qui y voient une opportunité de croissance, les ONG restent plus réservées. Elles estiment que le texte aurait pu être plus ambitieux et soulignent que les gouvernements nationaux devront aller au-delà des minimums fixés pour réellement transformer le secteur.
En bref, la directive européenne sur les bâtiments est un pas significatif vers la transition énergétique en Europe, avec des impacts majeurs attendus dans les années à venir. Reste à voir comment les différents pays de l’UE mettront en œuvre ces nouvelles exigences.
Source : Euractiv