La France est actuellement engagée dans un débat houleux au niveau européen concernant la régulation des prix de l’électricité. Cette question a suscité des critiques de la part de l’opposition parlementaire, qui y voit un échec potentiel du gouvernement, avec des répercussions possibles sur les élections européennes de 2024.
La Commission européenne a avancé une réforme du marché de l’électricité pour répondre à la crise énergétique, mais les États membres n’arrivent pas à s’accorder sur les modalités de subventionnement du secteur énergétique, essentielles pour la transition énergétique.
La France défend l’idée de contrats de différence pour stabiliser les prix de l’électricité nucléaire, une position qui se heurte à l’opposition de l’Allemagne et d’autres pays, inquiets des distorsions de concurrence que cela pourrait entraîner.
Les négociations européennes, tendues, sont parallèles à un bras de fer national avec EDF, dont le dirigeant s’oppose également à ce mécanisme pour le nucléaire existant. Le président Emmanuel Macron a récemment affirmé que la France reprendrait le contrôle des prix de l’électricité avant la fin de l’année, indépendamment des discussions en cours.
Cette prise de position a été écho par le Rassemblement national, qui revendique depuis longtemps une telle mesure. Cependant, un échec des négociations pourrait mener à une impasse politique pour le président.
La ministre de la Transition énergétique a averti que si les propositions françaises étaient ignorées, le pays se verrait forcé d’incorporer ses mesures de régulation des prix dans la législation nationale. Cependant, il existe des incertitudes juridiques quant à la conformité d’une telle régulation avec le droit européen, ce qui pose un risque politique majeur à l’approche des élections européennes.
Au Parlement français, le sujet est déjà un terrain de campagne, avec des accusations de soumission du gouvernement aux directives européennes et des prédictions de sanction électorale par les partis d’opposition.
En réponse, le gouvernement semble prendre des mesures pour affirmer la souveraineté nationale tout en critiquant les solutions extrêmes telles que la sortie du marché européen de l’électricité. Des stratégies qui rappellent les tactiques souverainistes employées lors du Brexit.
Source : Euractiv