Le gouvernement a annoncé la suppression progressive des mesures d’aide mises en place pour protéger les entreprises contre les effets de la crise énergétique. Des mesures telles que le bouclier tarifaire gaz et le soutien financier aux factures d’électricité et de gaz seront supprimées d’ici la fin de l’année.
Le gouvernement estime que ce dispositif n’est plus nécessaire et qu’il a coûté 2,3 milliards d’euros à l’État pour une application de seulement six mois en 2023.
Le bouclier tarifaire électricité devrait quant à lui être prolongé jusqu’au 31 décembre 2024, mais ses modalités pourraient être révisées progressivement, comme l’a suggéré Bruno Le Maire en avril. En 2022, les mesures de plafonnement des prix du gaz et de l’électricité, ainsi que les chèques exceptionnels et les aides sur le carburant, ont représenté une dépense de 24 milliards d’euros.
Concernant les autres aides aux entreprises pour leurs factures d’énergie, le gouvernement n’a pas encore pris de décision, mais il est probable qu’elles soient également supprimées à la fin de l’année. Bruno Le Maire a souligné à plusieurs reprises la nécessité de mettre fin aux dépenses exceptionnelles liées à la crise énergétique.
L’objectif du gouvernement est de réaliser des économies de 10 à 15 milliards d’euros l’année prochaine, compte tenu de la dette publique qui a atteint 111,6 % du produit intérieur brut (PIB) du pays après trois années de crise sanitaire et énergétique.
Cette décision du gouvernement français fait écho à la recommandation de la Commission européenne adressée aux États membres, leur demandant de réduire progressivement les aides énergétiques d’ici la fin de l’année 2023. Bruxelles estime que cela permettra d’éviter des pressions inflationnistes à moyen terme et favorisera les investissements dans la transition énergétique.
Malgré la baisse des prix de l’énergie, les entreprises se retrouvent confrontées à des coûts encore bien supérieurs à ceux d’avant la crise. Elles commencent à prendre conscience de la réalité de cette nouvelle ère où l’énergie bon marché n’existe plus. Elles font preuve de résilience en entreprenant des projets visant à réduire leur consommation énergétique. Cependant, elles sont de plus en plus perplexes face à l’absence de visibilité sur l’avenir : comment peuvent-elles investir alors que tant de variables demeurent incertaines ?
Les négociations concernant la réforme du marché européen de l’électricité s’éternisent. Bien que l’approvisionnement en gaz ait été considéré comme sécurisé, les récents arrêts inattendus sur plusieurs champs gaziers norvégiens ont montré qu’il ne faut pas crier victoire trop rapidement. Des inquiétudes persistent également quant à la disponibilité du parc nucléaire français. De plus, le dispositif ARENH est entouré d’incertitudes : son plafond sera-t-il augmenté cette année ? Son prix sera-t-il modifié ? Que se passera-t-il à la fin du dispositif en 2025 ?
Lors de la 16ème édition du forum Enerpress, l’UNIDEN a souligné une fois de plus que les entreprises industrielles ont besoin non seulement de prix compétitifs pour l’énergie, mais aussi de visibilité sur ces prix pour s’engager pleinement dans des politiques de décarbonation.
Source : Opéra Energie