L’industrie sidérurgique européenne, autrefois pilier de la révolution industrielle, est aujourd’hui confrontée à d’importantes remises en question en raison de la transition énergétique et de la situation géopolitique actuelle, notamment la guerre en Ukraine. Cet environnement complexe met en péril des projets cruciaux à travers le continent.
Le cas de Tata Steel au Royaume-Uni est emblématique de cette transformation. En novembre dernier, le groupe annonçait la fermeture de deux hauts fourneaux à Port Talbot, au Pays-de-Galles, prévoyant leur remplacement par des arcs électriques d’ici 2025, une transition qui entraînera la suppression de 2 800 emplois. Cette décision s’inscrit dans une tendance plus large de modernisation et de réduction des impacts environnementaux de la production d’acier, qui nécessite d’importants investissements.
En Italie, la situation est également précaire. Le gouvernement a repris le contrôle des hauts fourneaux historiques du sud du pays à ArcelorMittal, cherchant désespérément des repreneurs pour ces installations vieillissantes et coûteuses à rénover.
L’Union européenne estime à 9 milliards d’euros les fonds nécessaires pour décarboner cette industrie. Déjà, des soutiens financiers ont été accordés à des entreprises dans plusieurs pays, y compris l’Allemagne et la France, pour développer des technologies moins polluantes comme les fours à arc électrique et à réduction directe, ce dernier pouvant utiliser de l’hydrogène à terme.
La guerre en Ukraine ajoute une dimension supplémentaire au défi. Le pays a perdu le contrôle de deux grandes aciéries, impactant non seulement la production locale mais aussi les besoins en reconstruction nationale. Metinvest, un acteur majeur de l’industrie ukrainienne, cherche à relancer et peut-être à étendre ses activités en Italie pour compenser les pertes.
Face à ces multiples défis, l’industrie sidérurgique européenne doit naviguer entre adaptation aux exigences écologiques et réponses aux crises géopolitiques, tout en cherchant à maintenir sa compétitivité sur le marché global.
Source : Opéra Energie