La consommation de gaz en France a atteint un niveau historiquement bas depuis les années 1990, selon un bilan publié par GRTgaz le 27 février. Ce phénomène résulte de plusieurs facteurs convergents qui ont modifié les comportements de consommation et les choix énergétiques dans le pays.
Tout d’abord, la baisse significative de la consommation de gaz est directement liée à une forte augmentation des prix du gaz qui a débuté en 2021, coïncidant avec la reprise économique post-COVID. Cette hausse des prix a encouragé à la fois les ménages et les industries à adopter des mesures de sobriété énergétique. Malgré une chute ultérieure des prix en 2023, qui ont retrouvé des niveaux comparables à ceux d’avant la guerre russo-ukrainienne, la tendance à la baisse de la consommation s’est poursuivie. Ceci suggère un changement durable dans les habitudes de consommation.
Les secteurs résidentiel, tertiaire et la petite industrie (regroupés sous les distributions publiques) ont vu leur consommation de gaz baisser de 6,5% en 2023 par rapport à l’année précédente.
Cela s’explique par une combinaison de facteurs tels que des hivers plus doux et des améliorations en matière d’efficacité énergétique, ce qui indique que les consommateurs ont modifié leurs comportements en matière de chauffage et d’utilisation de l’énergie.
Pour les industries intensives en énergie, l’impact a été encore plus marqué. La hausse initiale des prix du gaz a contraint certaines entreprises à suspendre ou à réduire leurs processus industriels gourmands en énergie.
Enfin, la situation de l’énergie nucléaire en France a également joué un rôle. En 2023, avec la résolution de la crise de corrosion et la remise en service de réacteurs nucléaires, la France a pu augmenter sa production d’électricité nucléaire, réduisant ainsi le besoin de recourir aux centrales thermiques à gaz. Cela a entraîné une baisse de 40% de la production d’électricité à partir de gaz par rapport à 2021.
En résumé, la réduction historique de la consommation de gaz en France est le résultat d’une combinaison de facteurs économiques, comportementaux, et structurels, reflétant une transition énergétique profonde et potentiellement durable au sein de la société française.
Source : Opéra Energie