Entre août 2022 et mars 2023, l’Union européenne a connu une diminution impressionnante de sa consommation de gaz naturel, avec une chute de près de 18%. Ce résultat dépasse l’objectif ambitieux de 15% fixé par le plan « RePower EU », qui vise à sortir de la dépendance aux énergies fossiles russes. Cette baisse significative est d’autant plus remarquable qu’elle est calculée sur la moyenne des cinq dernières années, plutôt que sur une simple comparaison avec l’année précédente.
La suppression soudaine des importations de gaz russe a provoqué une réaction plus marquée dans les pays nordiques, les plus proches de la Russie. En Finlande, la consommation de gaz a chuté de 56%, tandis qu’en Lituanie et en Suède, elle a diminué de 40% et 37% respectivement. L’hiver doux a contribué à cette baisse, ainsi que le recours à d’autres sources d’énergie, comme le charbon. Néanmoins, ce sont principalement les mesures d’économie d’énergie qui ont eu un impact, avec des industriels réduisant leur production et des particuliers baissant le chauffage.
La consommation de gaz continue de décroître en 2023, avec une diminution de 17% en mars, malgré la baisse des prix du gaz.
L’explosion des tarifs et la mobilisation générale ont fortement influencé cette tendance, bien qu’elle ait eu des conséquences sur le portefeuille des particuliers et des États. En France, par exemple, le gouvernement a compensé la hausse des prix pour les consommateurs individuels.
Ces chiffres sont encourageants pour la décarbonation massive de l’économie. Ils démontrent qu’il est possible d’opérer des changements importants à court terme.
L’Allemagne a récemment annoncé l’interdiction des nouveaux chauffages aux énergies fossiles, gaz ou pétrole, montrant que le chemin vers un avenir énergétique plus durable est en train de se dessiner en Europe.
Source : Le Monde