En 2023, la rénovation des logements en France a observé un déclin de 7% par rapport à l’année précédente, selon le rapport de l’Agence nationale de l’habitat (Anah). Cependant, cette diminution ne signale pas un échec mais plutôt une pause réfléchie des propriétaires, en anticipation de conditions plus favorables annoncées pour 2024.
La baisse observée peut s’expliquer par plusieurs facteurs. La remise en question de la fiabilité du Diagnostic de Performance Énergétique (DPE) et les incertitudes quant à ses critères ont encouragé de nombreux propriétaires à reporter leurs projets de rénovation.
De plus, l’anticipation d’une amélioration des aides financières pour 2024 a également joué un rôle. Thierry Repentin, président de l’Anah, souligne que l’augmentation prochaine du soutien financier à travers MaPrimeRenov a incité à ce report. L’inflation, marquante en 2023, a aussi contribué à freiner les investissements en rénovation, renchérissant les coûts des travaux.
Malgré ce recul global, il est important de noter que les rénovations d’ampleur ont en fait augmenté de 12,5%, avec une performance particulièrement notable dans les copropriétés, où l’amélioration énergétique moyenne a atteint 54,3%. Ce type de rénovation plus conséquent représente une avancée significative dans l’efficacité énergétique des bâtiments.
Pour 2024, les perspectives sont plus positives. L’Anah prévoit un rebond des rénovations, soutenu par une augmentation du plafond de MaPrimeRenov, qui passe de 35 000€ à 70 000€, et un taux de prise en charge pouvant atteindre 90% pour les ménages les plus modestes. Ces mesures sont renforcées par une augmentation substantielle du budget alloué aux rénovations, qui atteint désormais 5 milliards d’euros.
Ces évolutions s’inscrivent dans un contexte de prise de conscience accrue de la nécessité de réduire les émissions de CO2 et d’éliminer les logements très énergivores du marché locatif. Avec ces initiatives, l’année 2024 pourrait marquer un tournant significatif dans l’amélioration de l’habitat français, tant sur le plan énergétique que social.
Source : Opéra Energie