Alors que le dioxyde de carbone (CO2) a longtemps dominé le débat sur le changement climatique, le méthane (CH4) émerge désormais comme un acteur clé à surveiller. Cette semaine, Genève devient le théâtre d’un forum international axé sur ce gaz à effet de serre puissant, mettant en lumière son rôle croissant dans les stratégies environnementales mondiales.
Un Potentiel de Réchauffement Considérable
Le méthane est le deuxième gaz à effet de serre le plus émis par les activités humaines après le CO2, mais son potentiel de réchauffement global est nettement supérieur, étant 28 fois plus important sur un siècle et jusqu’à 80 fois sur vingt ans. Il est responsable d’environ 30% de l’augmentation de la température mondiale depuis la révolution industrielle.
Les derniers rapports de l’Agence internationale de l’énergie (AIE) indiquent que les émissions de méthane liées à l’énergie sont proches de niveaux record, malgré la reconnaissance de son impact climatique majeur.
Sources et Solutions
Environ 60% des émissions de méthane proviennent de sources anthropiques, l’agriculture étant le principal coupable, suivie par le secteur énergétique et la gestion des déchets. L’élevage, la riziculture, et les fuites dans les infrastructures gazières et pétrolières sont les principales sources d’émissions. Cependant, grâce à des technologies comme la surveillance par satellite, il existe un espoir réel de réduction significative de ces émissions.
Impératif Climatique
L’AIE a calculé qu’une réduction rapide des émissions de méthane dans le secteur des énergies fossiles pourrait limiter le réchauffement climatique de 0,1°C d’ici le milieu du siècle. Fatih Birol, directeur exécutif de l’AIE, souligne que la réduction des émissions de méthane est l’une des stratégies les plus efficaces et les moins coûteuses pour contenir le réchauffement global.
Un Engagement Global Nécessaire
Bien que l’initiative de réduction des émissions de méthane lancée par l’Union européenne et les États-Unis en 2021 ait recueilli le soutien de plus de 150 pays, des acteurs majeurs tels que la Chine, l’Inde, et la Russie n’ont pas encore rejoint cette démarche. Les efforts actuels, même s’ils incluent des engagements de grands noms de l’industrie pétrolière et gazière, sont souvent considérés comme insuffisants.
Alors que la prise de conscience mondiale augmente, la lutte contre le méthane devient un aspect crucial de la bataille plus large contre le changement climatique. La réussite de ces efforts nécessitera une coopération internationale étendue, des avancées technologiques continues, et un engagement politique robuste. Le forum de Genève pourrait ainsi marquer un tournant décisif dans notre approche collective pour atténuer les effets dévastateurs du changement climatique.
Source : Opéra Energie