Dans la capitale française, mardi 29 août 2023, Agnès Pannier-Runacher, la ministre en charge des questions énergétiques, a souligné que la France envisage des solutions nationales pour stabiliser les tarifs de l’électricité, si les pourparlers sur la refonte du marché européen ne progressent pas comme prévu.
Emmanuel Macron à indiqué le lundi 28 août 2023, que compromettre les investissements dans le secteur nucléaire en Europe serait une «erreur historique», surtout en faveur du charbon. Le président Français a noté que, avant l’hiver, les débats sur l’énergie devraient s’orienter vers une résolution, même partielle, de la refonte du marché européen de l’électricité, initiée par la Commission européenne en mars pour atténuer l’impact de la crise énergétique sur les tarifs.
Il est clair que Berlin et Paris ont des visions divergentes sur les changements à apporter.
La France suggère que les aides destinées à promouvoir de nouveaux projets nucléaires via des partenariats public-privé, connus sous le nom de contrats “pour différence” (CfD), soient également disponibles pour les infrastructures nucléaires déjà en place. L’Allemagne résiste à cette idée, avec le soutien de plusieurs autres pays européens. En conséquence, les pourparlers de juin se sont terminés sans accord, retardant l’approbation du plan de réforme.
La France montre les dents
Se sentant mise à l’écart, la direction française élève la voix. La ministre Pannier-Runacher a déclaré lors d’un rassemblement annuel à Paris que la France n’hésiterait pas à adopter des mesures nationales si ses demandes étaient ignorées.
D’après Phuc-Vinh Nguyen, un analyste de la politique énergétique, la France pourrait envisager une “augmentation des accords contractuels”, notamment via des contrats d’achat d’électricité directs entre fournisseurs et clients, une option privilégiée par le président d’EDF, Luc Rémont, par rapport aux CfD.
Menace réelle ou tactique de pression ?
Pour Nguyen, il est nécessaire d’éclaircir les propos de la ministre. Certaines sources du secteur énergétique pensent qu’il s’agit peut-être simplement d’une tactique pour accélérer les négociations, plutôt que d’une menace véritable.
Le duo franco-allemand avait déjà des désaccords sur le calendrier de la réforme, l’Allemagne préférant une réforme post-élections européennes de 2024, et la France souhaitant une mise en œuvre partielle d’ici fin 2023.
Malgré quelques gains initiaux pour la France, les négociations sont actuellement au point mort. Pannier-Runacher exprime ses inquiétudes quant aux retards accumulés, alors que peu de progrès ont été réalisés pendant l’été sous la présidence espagnole du Conseil de l’UE.
Les discussions reprendront parmi les ambassadeurs des États membres, mais aucune réunion impliquant tous les ministres responsables de l’énergie n’est prévue avant le 5 décembre. La situation reste floue, bien que l’Espagne espère parvenir à un accord avant la fin de sa présidence le 31 décembre. Entre-temps, la France est prête à agir, tandis que l’Allemagne discute des questions énergétiques lors de réunions privées cette semaine.
Synthèse : La France se prépare à prendre des mesures unilatérales pour contrôler les prix de l’électricité, face à un dialogue stagnent sur la réforme du marché de l’électricité européen. La ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher, a récemment souligné cette possibilité, accentuant la divergence d’opinions entre la France et l’Allemagne sur l’avenir de l’énergie nucléaire en Europe. Emmanuel Macron a également critiqué l’Allemagne pour compliquer les régulations européennes, en particulier vis-à-vis de l’acceptation croissante de l’énergie nucléaire.
La France plaide pour des subventions étendues pour le nucléaire, y compris pour les installations existantes, une proposition qui rencontre une opposition significative. En réponse, la France pourrait adopter une approche nationale, potentiellement en facilitant les contrats de vente directe d’électricité, pour atteindre les objectifs initialement prévus au niveau européen. Des clarifications supplémentaires sur cette position sont attendues, alors que les négociations européennes continuent de stagner.
Source : Euractiv